Jean BARAK
Reporter Photographe
À propos de Jean BARAK
Formé à la poterie dans l'atelier de Maitre Eliane Charlot puis psychologue clinicien, rien ne prédisposait Jean Barak à devenir photographe. Des rencontres en ont décidé autrement, avec des saltimbanques en Avignon à la recherche de bonnes volontés et d’images, avec une Directrice d’Office de la Culture, avec un ami journaliste en manque de photographe, avec une troupe de danse contemporaine, etc. Tous ces hasards sont devenus nécessité. Devenu photographe de scène avec passion à défaut d’en avoir la compétence il ne lui restait plus qu’à l’acquérir avec le temps et en confrontant son travail au jugement sans complaisance de photographes plus chevronnés.
Que cherche t-il ? Il ne le sait pas lui même. C’est seulement quant une photo qu’il a faite le touche qu’il reconnaît quelque chose de ce qu’il cherchait. Un peu comme devant celles réalisées par d’autres dont on aimerait être l’auteur, mais là on le serait. Ou comme dans la recherche fondamentale où chercher est l’unique objet de la recherche. Parfois, mais rarement, on trouve.
Comme la photographie est la recherche incessante d’un improbable Graal, la photo définitive, celle après laquelle il ne serait plus nécessaire d’en faire, il n’y a aucune raison pour que ça s’arrête. Il tente aujourd’hui de saisir à travers l’éphémère de la danse une esthétique qui s’inscrit dans la pérennité de l’image, et dans la rencontre avec les êtres humains quelque vérité cachée derriere les apparences, ou derrière les regards. D'artistes sur scène ou dans les loges, de musiciens ou chanteurs au cœur de leur art, de conteurs, d'acrobates de balles ou de mots. De citoyens dans la rue lors des grands mouvements sociaux, ou encore dans la rencontre avec d’autres cultures, comme au Burkina Faso, chez les Massaï au Kénia, les Touaregs à Djanet, à l’école de cirque de Santiago de Cali, en Colombie, el « Circo Para Todos » qui forme aux arts circassiens des enfants issus de la rue, à l'école de cirque Phare, à Battambang, au Cambodge. Il s'est risqué à interroger la beauté sans voiles: est il possible de photographier des humains nus en évitant l'académisme, la ringardise, la vulgarité, l'irrespect, la perversité, la réification? "Le cul est innocent, c'est la tête qui est coupable" prétendait Romain Gary. Où qu’il se trouve, il interroge l’humain.
Il a réalisé plusieurs expositions, sur la danse, les musiciens et les chanteurs, le théâtre, la rue, le nu, l'Afrique, l’Amérique Latine, l'enfance, seul ou avec d'autres photographes. Venu tardivement à la photo c'est à l'intérieur de celle ci qu'il étend son champ d'expérience, là où ceux qui en ont fait le tour cherchent à la marge, dans les confins ou hors de son champ un autre mode d'expression.
La photographie peut elle dialectiser la recherche du beau avec celle du vrai qui ne sont pas nécessairement compatibles, dans une démarche qui mettrait en tension l’esthétique et l’éthique?
A vous d'en juger.