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Photo du rédacteurbarakjean

Avignon le Off, au Théâtre de l'Essaïon , Marie Thomas joue le triptyque "Comment va le Monde?" "Pôvre Vieille Démocrasseuse" et "Le retour aux Souches" ce 16 juillet à partir de 13h

Mis en scène par Michel Bruzat, Marc Favreau Alias "Sol" magistralement incarné par Marie Thomas. Attention: représentation unique!



Le dessous des choses


"J'en vois des choses... et j'en entends aussi. 

La seule chose à faire dans la vie c'est de suivre sa voix. 

Pas n'importe quelle voix, t'occupe pas des voisins

t'occupe pas des voisines, c'est des voix d'évitement ! 

Tu suis ta petite voix qui monte de l'intérieur et qui te dit de faire l'enfant. 

(...)

Ils disent qu'ils aiment la terre et pourtant ils la mettent 

en rangs... Pôvre terre... ils la traquent et la détraquent 

avec leurs détracteurs. 

Et les oiseaux s'en vont les oiseaux en peuvent plus,

les oiseaux s'en vont avec leurs maigres rations...

Y a plus que le vent dans les clôtures...

c'est le concert de clôture..." 


"L'altesse de l'air"


Une nouvelle compagnie vient de naître, "L'Altesse de l'Air", qui reprend tout les soli de Marie Thomas créés par Michel Bruzat, dont le triptyque de Sol ci-dessous nommé, avec Thierry Pavard à la codirection, metteur en scène et pédagogue.

"Comment va le Monde?" "Pôvre Vieille Démocrasseuse" et "Le retour aux Souches", trois spectacles de 1h15 qui ont fait les délices du Théâtre des Carmes au Festival d'Avignon, avec dix minutes entre chaque opus pour reprendre son souffle. Quatre heures seule en scène pour un pur moment de théâtre en fusion, dans un état proche de la transe autant pour Marie-Sol que pour le public.




l'actrice donne à chacun le sentiment qu'elle ne joue que pour lui. Il suffit de tendre la main pour la toucher, comme elle touche familièrement celui-ci ou celle-là. Dans cette extrême intimité, ceux qui connaissent cette éternelle petite fille, sur scène depuis trente sept ans, n'aura encore jamais vu un tel bonheur de jouer sur le visage d'une actrice. Jouer n'est pas le mot juste, elle donne chair, elle incarne, elle donne vie à ces textes ébouriffants. A l'évidence Sol a écrit pour elle et elle est Sol ressuscité.



"Marie Thomas est l'une des plus grandes actrices de ce pays commente Michel Bruzat", il est en dessous de la vérité: elle est très au-delà d'une actrice, elle est l'Être même de ce qu'elle incarne, habitée, possédée.


Sol


Pourtant, à le lire sur du papier, il faut avouer que le texte de Marc Favreau vous tombe des mains. Sol est un clown ou un clochard, un génie ou un fou, un enfant qui invente le langage ou un vieillard en train d'en perdre le sens et le réinvente avec l'énergie du désespoir, dans une langue insensée mais sur-saturée de sens et de contresens, de métaphores, de métonymies, de télescopages, de sorties de route et de dérapages incontrôlés, d'approximations et d'incompréhensions, une langue insensée qui déborde de sens dans tous les sens, une langue nouvelle comme l'inventent les enfants pour se l'approprier. A le lire, très vite vous étouffez.



C'est-là le lieu du miracle, mise en scène par Michel Bruzat et habité par Marie-Sol ce texte illisible devient lumineux, jouissif, à mourir de rire. C'est contagieux, elle même rayonne à l'amble du rire du public.

Est-il nécessaire de préciser que les enfants hallucinés adorent? C'est du génie à l'état pur.


Pour ceux qui cherchent des spectacles pour les enfants de tous les âges sans limite, tentez le génie pour tous, comme Jean Vilar tentait d'inventer l'élitisme pour tous.





Photos et commentaire Jean Barak juillet 2024




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