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Photo du rédacteurbarakjean

Ether, Fanny Soriano



Dans le cadre de la quatrième Biennale Internationale des Arts du Cirque, le « Zef », Théâtre du Merlan, proposait un spectacle éthéré de Fanny Soriano. Festival sous la chape de plomb de notre démocrature sanitaire, où la culture est non essentielle, quand les lieux de cultes et les sex-shops le sont, eux, essentiels. Étouffer la culture pour la sauver, ça tombe sous le sens.

Cette cession 2021 réduite aux seules créations se déroule donc sans public, seulement ouverte aux professionnels : journalistes, photographes, vidéastes, programmeurs. Les artistes, avec l'aide des théâtres qui hébergent ces toutes nouvelles œuvres font le pari d'un avenir, parions qu'ils sont dans le vrai. Tous les spectacles déjà existants et présentés ont été annulés, par nécessité.



Duo

On pourrait dire qu’Éther est un duo aérien féminin sur corde lisse et parachutes, mais ça ne crée pas d'images.

Un tissu blanc gît au sol, une méduse phosphorescente est déployée à l'envers sous les cintres, elle pulse lentement. C'est un objet étrange, créature marine ou intersidérale. De son centre sphinctérien surgit une créature. Comme une araignée elle déroule son fil et trouve le sol. Une autre apparaît, également gynoïde, ce duo va décliner toutes les figures du rapport du féminin au féminin : attirance, répulsion, complicité, violence et douceur, désir, rivalité et coopération. Elles disparaîtront par où elles sont apparues, comme retournant dans la matrice originelle.



Depuis ses débuts de chorégraphe circassienne Fanny Soriano puise aux sources du cirque et de la danse, alliant danse aérienne et techniques acrobatiques, dans une fusion qui ne sépare plus les disciplines. Dans toutes les dimensions que permet la verticalité, pendulaires et circulaires, comme sur une cendrée en trois dimensions, Éther prend son temps. Entre images oniriques et poésie, c'est une épure parfaitement maîtrisée.

Pour peu qu'on accepte de se poser et de tout simplement regarder, dans ce monde ou même les virus vont trop vite, c'est d'une beauté hypnotique où la technique irréprochable a l'élégance de se faire oublier.

Gageons que le public de la culture pourra le découvrir à son tour, quand on aura rouvert leur cage.

Un jour.

Ecrit par Fanny Soriano, avec Pauline Barboux et Jeanne Ragu


Photos et texte Jean Barak




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