de HELIKOPTER à LICHT, Angelin Preljocaj présente deux pièces iconiques au Pavillon Noir
- barakjean
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Vingt-quatre ans séparent ces deux chorégraphies -moyennes en taille- qui composent une soirée contrastée, entre l'aridité de l'une -Helikopter- et la chaleur de la toute dernière: Licht.
Licht, dernière création d'Angelin Preljocaj au Pavillon Noir d'Aix en Provence.
Précédée de Helikopter
Helikopter
Nul n'est tenu d'aimer cette partition barbare, qui a néanmoins obtenu le prix Charles Cros. Il est difficile de qualifier de musique cet enregistrement, avec les quatre musiciens d'un quatuor à corde embarqués dans quatre hélicoptères, mais cette bande-son contemporaine pourrait être celle de notre civilisation post industrielle passablement génocidaire. D'autant que cette pièce quasi mathématique annonce "N", de bruit et de fureur avec sa sonorisation insoutenable et son stroboscope aveuglant, créée quatre ans plus tard, sur l'inhumaine humanité.
Il faut admettre que c'est générationnel, on se souvient du scandale créé par Igor Stavinsky avec le sacre du Printemps hué à la création mais littéralement porté en triomphe par le public, juste l'année d'après.
Quoique, comparaison n'est pas raison.
Angelin Preljocaj se cale au millimètre sur le son, enregistré -dans une débauche de technologie- par Karlheinz Stockhausen, ce qui génère une chorégraphie quasi arithmétique, très difficile à danser faute de pouvoir "marquer", ce qui est en soi une prouesse.
Angelin Preljocaj aime les défis.
Angelin Preljocaj
La formule rituelle est "on ne le présente plus", comme si on savait déjà tout de lui, comme si le jeune public ne découvrait pas son œuvre aujourd'hui, comme si sa dernière pièce n'était pas pour eux la première.
A soixante-huit ans il vient d'être reçu avec les honneurs à l'Académie des Beaux Arts, riche de ses 62 pièces, courtes moyennes ou fleuve.
Fils d’immigrés albanophones venus du Monténégro c'est une "première génération" de "français de papier"qui a envahi notre culture, distingué sous la coupole aux côtés de Carolyn Carlson et Blanca Li. Certains ont encore la faiblesse de croire que c'est un enrichissement et que la culture est universelle.
Manifestement, le public du Pavillon Noir est de cet avis, pour autant que la question se posât encore.
Après avoir quitté Toulon, ville conquise par le Front National, il est accueilli à la Cité du Livre en 1996 avant de s'installer en 2006 au Pavillon Noir, lieux dédié à la danse et à sa diffusion.
Il a multiplié les effectifs de ses danseurs, avec deux équipes premières qui tournent dans le monde entiers, une "jeune compagnie" et un "Groupe Urbain d'Intervention Dansée", le "GUID",qui axe son travail sur la sensibilisation des jeunes publics et les manifestations hors les murs.
Le Pavillon Noir, chef d’œuvre de Rudy Ricciotti, est devenu le vaisseau amiral de la Danse à Aix en Provence.
Du classique au contemporain
Angelin Preljocaj est issu de la danse classique dont il reprend les codes et le vocabulaire tout en se les appropriant, il invente sur cette base ses propres formes résolument contemporaines. Inclassable, entre néoclassique moderne et contemporain, ses pièces pourraient bien devenir les classiques de demain, pour certaines déjà inscrites au répertoire de nombreuses compagnie de prestige.
Ballet Preljocaj "Licht" en 2025 au Pavillon Noir avec Mar Gomez Ballester, Lucas Hessel, Verity Jacobsen, Yu-Hua Lin, Florine Pegat-Toquet, Valen Rivat Fournier.
Son style se caractérise pas sa grande rigueur, la recherche de la perfection, son esthétique et sa grande diversité, appuyées sur un travail très érudit longuement collecté dans de nombreux domaines artistiques et philosophique qui se laisse entrevoir dans "Les Nuits" ou "Mythologies" pour exemple, ou plus explicites dans les pièces portées par les textes de Jean Genet Laurent Mauvignier ou Gilles Deleuze. En fait c'est un bourreau de travail couvert de prix et de distinctions.
Ballet Preljocaj "Licht" en 2025 avec Mar Gomez Ballester, Lucas Hessel, Verity Jacobsen, Yu-Hua Lin, Florine Pegat-Toquet, Valen Rivat Fournier.
Licht
On a pu avoir le sentiment que le Maitre se cite lui même tans son style est prégnant, mais ce n'est jamais à l'identique. On reconnait des gestes, des phrases, des enchainements, c'est son vocabulaire, comme on reconnait un auteur un musicien ou un poète aux premières lignes, de texte ou de musique. En vidéo, aux premières images, on reconnait du "Preljo".
Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage...Polissez le et le repolissez.
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