Le grand bazArt de l'Art Contemporain, de Basquiat à Edith Piaf
La Sainte Victoire. Collection Lambert.
Vous ne l'avez pas reconnue? Pourtant c'est bien elle, il y a même la toile pour la peindre, mais Paul Cézanne n'était plus disponible.
Visite de presse
Marie Charlotte Calafat et Stéphane Ibars Commissaire de l'exposition
L'avantage des visites de presse, c'est que tous ceux qui savent sont là. Le Directeur du Musée, la responsable des collections, les représentants de la collection Lambert, et la Commissaire de l'exposition. Ils sont savants et intarissables, l'objet le plus insignifiant aux yeux du profane cache des histoires extraordinaires, la plus anodine des vessies devient une lanterne magique par le miracle du discours. Il est vrai que chaque objet a son histoire et il est à tout le moins recommandé d'avoir lu attentivement le mode d'emploi avant de visiter l'exposition, si vous n'avez pas le privilège d'être V.I.P. avec tous les guides disponibles imaginables.
La collection
Série de miroirs aveugles
Série de visages aveugles
L'art doit tout aux mécènes et aux riches collectionneurs, comme aux marchands d'art. Parfois les mécènes sont collectionneurs et les marchands d'art des experts. La quasi-totalité des œuvres d'art jusqu'au vingtième siècle doivent tout aux riches mécènes amateurs de beaux arts, même si les artistes "maudits" ont toujours existé. Entendez par-là ceux qui meurent de faim faute de protecteur avisé. Parfois les génies affamés deviennent très riches, grâce aux riches amateurs ou aux marchands d'arts, d'autres leurs doivent leur survie. C'est le bon côté des choses. L'autre, c'est que pour l'essentiel l'art échappe aux artistes dès lors que les marchands s'en emparent, la question décisive devenant combien ça me coûte, et combien je le revends, combien ça me rapporte. L'art se meurt mais le pécule fructifie.
Ce n'est pas illégitime, c'est la loi du marché. Tous les marchands d'art ne sont pas uniquement des épicier pour les très riches, il y a des vrai "amateurs", entendez par là qu'ils aiment les artistes et les œuvres, mais le marché de l'art n'est pour l'essentiel plus que l'art du marché.
La célèbre robe d'Edith Piaf, et trois des vrais fausses bananes de Joséphine Baker. Il y a un vrai canotier de Maurice Chevalier et des bottes d'Eddy Mitchel au Mucem
Du génie de l'Art
En terme ultime le génie est l’œuvre virtuelle dont on expose le socle, on ne la voit pas sous son coffre de verre blindé puisqu'elle est uniquement dans l'imagination de l'artiste, mais elle vaut très cher et se revend beaucoup plus cher. Pour autant que l'artiste soit déjà reconnu ou le collectionneur très habile.
Soyons juste, il y a aussi un Basquiat qui à lui seul mérite la visite et une affiche du Grand Show de Buffalo Bill
Basquiat
Cabinet de Curiosités
Depuis le début, le parti pris du Mucem est de faire "dialoguer" des œuvres contemporaines avec des pièces anciennes de la collection, développant un éclectisme parfois heureux.
Ainsi ce Chef-d’œuvre de sabotier est une petite merveille qui éclipse ce qui l'entoure.
Mais avec le bric-à-brac de la collection Lambert et les pièces anciennes, on est plus près des Compagnons d'Emmaüs pour les très très riches. Les badauds sont un peu perplexes, mais l'exposition est si abondante et très bien mise en valeur que chacun peut y trouver peu ou prou son bonheur.
A recommander en famille le premier dimanche du mois, l'entrée est gratuite! Le bâtiment de Rudy Ricciotti à lui tout seul vaut la visite.
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