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Le Flamenco Azul fait son Festival


Ana Servius Perez


Tradition


Créé par le Centre Soléa fondé par Maria Perez, le Flamenco a son festival à Marseille, c'est sa quatrième édition. La présence de cet art traditionnel en Provence est très ancienne, sans doute est-il arrivé par le pèlerinage des Saintes-Maries de la Mer, créé en 1343 par le Pape Benoit XII en l'honneur des trois vierges de la légende. Il est devenu le pèlerinage des gardians et des gitans à l'initiative du Marquis de Baroncelli en 1935, passionné de flamenco. Aujourd'hui victime de son succès, les gitans le délaissent: on y rencontre mille gitans, cinq mille religieux et religieuses, du curé de base jusqu'à l’archevêque, et cinquante mille touristes venus du monde entiers. Si l'esprit souffle toujours ailleurs, c'est qu'il est profondément ancré dans tout le territoire depuis les vagues d'immigration des gitans et des républicains espagnols, menacés d'extermination par le régime fasciste de Franco. Certains ont fui en Algérie, mais ont émigré en France quand la guerre les y a rattrapé.


Il y a un débat sans fin entre le flamenco gitan et le flamenco andalou, que nous nous garderons bien de trancher. D'ailleurs s'ils se disent inconciliables, ils jouent et dansent ensemble, s'invitent et apprennent ensemble. Le clivage se trouve plutôt entre le flamenco puro, plutôt populaire et gitan, traditionnel, autour du feu de camp bien qu'éteint depuis longtemps -le feu- et le flamenco nuevo qui passe par le Ballet National et les grandes scènes, et s'ouvre largement à la modernité.


Déconstruction

Israël Galvàn


Dans les extrêmes on trouve Israël Galvan, qu'on déteste ou qu'on adore mais dont on s'accorde à trouver qu'il est un prodigieux danseur. C'est l'une des grandes figures internationale du Festival, il a rempli le théâtre Toursky, où le flamenco a toujours eu droit de cité. Sa danse est une déconstruction radicale, le public médusé se souvient de son entrée dans la cour d'Honneur du Palais des Papes, descendant les gradins en se frappant les fesses sur chaque marche, s'accompagnant a coup de sifflet.


La voie du milieu


La Pinona


Mais plus généralement les artistes évoluent dans un même spectacle entre la plus pure tradition et la danse contemporaine, comme Anna Servius Perez qui joue des deux registres comme du métissage, rencontré dans la Compagnie Grenade. Elle sera sur la scène du Petit Duc à Aix en Provence et à la Cité de la Musique de Marseille avec Luis de la Carrasca. Et deux soirées avec "La Pinona", de retour sur la scène de Soléa pour un "tablao" mémorable comme on n'en fait plus, sauf à Marseille et en Espagne.


Mais le Festival Flamenco Azul est bien plus que ça, avec conférence, intervention sur le Vieux port et concert à la Friche Belle de Mai. Renseignements au 07 67 30 95 23



Photos et commentaires Jean Barak

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