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Les "Jolies Choses" de Catherine Gaudet au Pavillon Noir d'Aix en Provence, Ballet Preljocaj

Dernière mise à jour : 15 oct. 2023



Elle vient du Canada avec une pièce atypique, quelque part entre la performance et la "non danse".

A partir de l'immobilité totale, seule la chorégraphe s'anime peu à peu. Juste un bras, son mouvement est minimaliste, saccadé et répétitif. La pièce s'installe dans le silence et le temps long. Le mouvement fait contagion, passe de l'un à l'une puis à l'autre, il s'accélère imperceptiblement, rigide comme un ballet de poupées mécaniques. La synchronie se dérègle, la gestuelle est reprise à l'amble ou en canon, la danseuse métisse est prise d'une sorte d'agitation singulière et revient dans le rang.


Puis ils se déplacent selon des figures géométriques, comme la géométrie dans l'espace de nos années collège, mais avec de vrais corps dansants. Ils sont de face, en ligne, ils tournent comme les aiguilles d'une horloge ou les rayons d'une roue, se déplacent sur un échiquier invisible selon la diagonale du fou ou les horizontales et les verticales de la tour.


Il n'y paraît pas mais leur mouvement est très physique, d'une rigueur toute obsessionnelle, répétitive mais avec d'imperceptibles décalages incessants, une sorte d'obsession mathématique dont l'intensité forcit progressivement. Une métaphore de ce qui peut déborder de nos prisons algorithmiques.

C'est très aride et très intellectuel, mais pour peu que vous acceptiez de vous laisse-aller à la proposition, vous serez saisis par une somnolence hypnotique, le temps s'étirera entre deux eaux, ou encore vous serez fascinés et embarqués ailleurs.

Si vous ne connaissez pas la danse contemporaine dans toute sa diversité vous risquez d'être rebuté, si vous êtes un aficionado, vous serez surpris et séduit par la radicalité du propos.


Photos et commentaires Jean Barak





Avec Stacey Désilier, Dany Desjardins, Caroline Gravel, James Phillips, Lauren Semeschuk


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