top of page

Lucinda Childs, Les Ballets Juniors Européens au Pavillon Noir du Ballet Preljocaj

Dernière mise à jour : 13 avr.

Le 19 mars 2024 avec CODARTS des Pays Bas, CNMSD Paris et le Jeune Ballet d'Allemagne



"Concerto" de Lucinda Childs par le CNSMD de Paris au Ballet Preljocaj Pavillon Noir, Ballets Juniors Euroéens


CNSMD Paris


Il est arbitraire de commencer un triptyque pas la deuxième pièce, mais Lucinda Childs fait partie de ces chorégraphes au féminin qui ont marqué à jamais la danse contemporaine tout en s'émancipant de la danse classique sans la renier. Comme sa compatriote Carolyn Carlson -de la même génération- elle est immédiatement reconnaissable par son style à part.

Sur une musique d'Henryk Görecki ses danseuses et danseurs géométrisent lentement l'espace dont ils explorent les diagonales et les courbes, lentement, en majesté, dans des circularités parfaites et des postures hiératiques, créant une sorte de danse liturgique qui sacralise le profane.

Épuré autant qu'il est possible, c'est d'une fascinante beauté.



"Concerto" de Lucinda Childs par le CNSMD de Paris avec Pierre Morillon, Samuel Famechon, Jules Majani, Yu-Hsuan Chang, Kenza Kabisso, Elsie Robert, Clara Chastagnac.


CODARTS Pays-Bas


Ils étaient précédés par CODARTS des Pays-Bas avec une pièce de Keith-Derrick Randolph, "A Song For You", un solo en référence à un classique des années 1970 de Donny Hathaway, une relecture contemporaine de la culture gestuelle classique.


"A song For You" Enoch Grubb


Suivi du duo virtuose "Sortijas" de Cayetano Soto, avec la voix bouleversante de Lhasa de Sela, disparue bien trop tôt en pleine création, notre mexico-américaine qui fut un temps marseillaise.

Il y déconstruit les valeurs de la philosophie stoïcienne, sagesse justice courage et modération, prises dans la spirale auto-destructrice d'un capitalisme devenu délirant.



 "Sortijas" de Cayetano Soto


 "Sortijas" de Cayetano Soto au Ballet Preljocaj Pavillon Noir avec Ethel Desdames, Nnamdi Nwagwu


JEUNE BALLET D'ALLEMAGNE Raymond Hilbert





"Un lien Solitaire" de Raymond Hilbert


Avec huit danseurs et cinq musiciens jouant sur scène de la musique vivante, en français on dit "Live", ce très jeune ballet de Hambourg créé par John Neumeïer en 2011 est un lieu de passage qui ouvre à de très prestigieuses compagnies professionnelles. Ce n'est donc pas vraiment un concept nouveau, mais qui tend à se généraliser. Plutôt que les castings désespérants où 400 candidats -dont un bon nombre d'excellents- postulent pour une place dans une compagnie, les grandes formations élèvent leurs jeunes pousses dans leur propre pépinière, au plus haut niveau. Il faut avoir l’œil très exercé pour distinguer les rares imperfections que seuls les enseignants décèlent, comme un chef d'orchestre entend la fausse note parmi cent musiciens.




Illusions spéculaires, les portes ouvrant sur le vide où les miroirs renvoyant votre image inversée vous font irrésistiblement revenir aux origines du cinéma parlant avec les Marx Brothers, mais dans une version philosophique.

C'est, paradoxalement, résolument contemporain et parfaitement classique. En danse, les frontières n'ont plus cours, les danseurs et les danseuses sont cosmopolites, la danse est leur langue universelle, plus que l'anglais même.



"Un lien Solitaire" de Raymond Hilbert avec Almudena Izquierdo, Zofia Jablonska, Ayumi Kato, Milla Loock, Kieren Bofinger, Giusseppe Conte, Moisés Romero, Dima Teletskyi


Une soirée prestigieuse avec les étoiles de demain, qui brillent déjà de tous leurs feux.


Photos et commentaires Jean Barak

bottom of page