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Ballet Preljocaj Junior, Rencontres des Ballets Juniors Européens au Pavillon Noir "Paysage Après la Bataille"

Dernière mise à jour : 12 avr.

Angelin Preljocaj "Paysage après la Bataille"


Le Pavillon Noir et le Ballet Preljocaj ont accueilli quatre jours de danse d'une grande intensité avec les très jeunes danseurs des " Ballets Junior Européens". Un vaste horizon déployé avec des reprises de pièces de chorégraphes du monde entier, depuis les fondateurs jusqu’aux contemporains "émergents". Treize pièces en quatre jours, initiées par le "Paysage après la Bataille" devenue mythique et régulièrement reprise.



A la création au Théâtre des Salins en 1997


Il y a des chorégraphies qui vieillissent plus ou moins bien, elles entrent dans le répertoire classique de la danse contemporaine, ce qui n'est pas péjorant. Ainsi Lucinda Child et Carolyn Carlson sont des monuments de l'histoire de la danse, on les revoit toujours avec plaisir, comme on relit les grands classiques de la littérature sans se lasser.

"Paysage" a remarquablement bien vieilli, beaucoup trop bien même. Il pourrait avoir été écrit aujourd'hui, y compris la scène incongrue du ballet des caddys dans le temple de la consommation, au milieu des tragédies de l'histoire.



Claire Burnet et Angelin Preljocaj


On a pu parler de tous les génocides incarnés dans ce défilé des spectres, aujourd'hui on peut ajouter celui des Palestiniens, sans oublier l’Ukraine. S'il y a un sens de l'histoire, elle vient du pire pour retourner au pire, en passant par quelques secondes paisibles d'éternité. "Suivront Mille ans de Calme" parle-t-il d'autre chose?

La rencontre entre les arts n'est plus vraiment novateur, il l'était encore à la création en 1997. Les discours de Joseph Konrad et du peintre Marcel Duchamp font intrusion dans cette chorégraphie disruptive.

On aura beau dire que Duchamp, peintre médiocre a révolutionné la peinture faute de talent, il l'a fait, fut-ce avec un urinoir. Joseph Konrad, russe polonais ukrainien écrivant en Anglais aux hasards de l'histoire a traversé l'Histoire et le temps, son œuvre en témoigne: écrivain de l’impérialisme et du colonialisme, du racisme et de la déshumanisation vu à travers la psyché humaine, il est entré dans l'Histoire. Leurs mots font irruption dans cette pièce baroque, qui part d'une danse de salon paisible qui évolue imperceptiblement vers la violence sadique, puis vers les charniers.

A n'en pas douter, nous la reverrons encore et encore.



Les Juniors


Pour avoir vu une grande partie des propositions, les Juniors impressionnent par leur engagement total, leur appétit à dévorer la vie à pleine dents qu'on retrouve dans leur morphologie, qui évoque celle des circassiens et des athlètes de haut niveau. Nous sommes loin des sylphides du ballet classique, ils et elles semblent plutôt venir du hip hop, avec un corps puissant bien ancré dans le sol.

La danse évolue, les corps évoluent, les codes aussi, ils sont puissants, la mode n'est plus à l'anorexie ou à la poupée Barbie. Les petites filles s'y feront, la danse et les magazines aussi. Le public s'y est déjà habitué, il est fidélisé.





Photos et commentaires Jean Barak

avec Tereza Abreu, Angie Armand, Nanami Auwerkerken, Audalis Charpentier, Jules Fournier, Sofia Gaspare Morticelli, Afonzo Gouvela, Ayla pidoux, Tiago Reis, Jack Rexhausen, Francesco Simeone, Owen Steutelings.

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